Premiers jours d’automne, premières pluies grasses,
premières récoltes de betteraves, premières embardées dans les fossés.
Je rentrais gentiment de l’école ce lundi soir quand j’ai dû
freiner brusquement tout en essayant de ne pas déraper : une voiture
devant moi s’était soudainement mise à tournoyer sur elle-même et à valser jusque
dans le fossé. Ouf ! pas trop grave pour le conducteur quand même
vachement secoué, mais mortel pour sa voiture.
Pas le temps de perdre du temps : il faut immédiatement
sécuriser les lieux et avertir les voitures qui vont débouler derrière nous.
J’allume mes feux de détresse et sors mon triangle du coffre. Vite, je le
déballe de sa belle boîte rouge et tente de l’ouvrir sans perdre une seconde.
Je suis un peu nerveux comme on l’est dans ce genre de situation car je veux
aller le placer au plus vite en bas de la pente, juste avant le tournant, là où
est le danger... mais crac, les pièces qui le composent se détachent dans mes
mains et le voilà inutilisable. Faut dire qu’il est en plastique de très
mauvaise qualité et que ses pieds ne sont attachés que par des vis
ultra-fragiles...
Si je tenais l’équipementier qui a choisi ce matériel de
sécurité pourri - il n’y a pas de petites économies - je
ne sais pas vous, mais moi je sais bien ce que j’aurais envie de faire avec ce
triangle !