Tu te balades dans les Ardennes et quand tu vois un joli
coin, tu t’assieds sur une petite terrasse, tu commandes un Orval... mais t’as
pas de chance, ils arrivent. Tu les entends de loin. Et puis de près, tu crois
que tes tympans vont exploser. Les moteurs hurlent, toussent, éructent. Ce sont
des Harley-Davidson, bien sûr. En bande. Ils envahissent ta petite auberge.
T’as plus qu’à vider ton Orval et les lieux.
Tu vas alors poser ton postérieur sur l’herbe au bord de la
Semois. Pas loin du camping, tu peux même tremper les pieds dans l’eau glacée
et admirer le héron. Mais à nouveau, pas de chance. Vroum-vroum, quelques
barbus tatoués déboulent sur le petit pont et descendent vers la buvette des campeurs. Le boucan des motos - des Harley again - puis du juke-box, est
insoutenable, tu n’as plus qu’à aller jeter des cailloux dans l’eau ailleurs.
Tu décides alors de te rendre au centre du village, le clocher est joli, les petites maisons en pierre aussi. Tu voudrais entrer dans
l’église pour admirer les vitraux mais, pas de chance encore, plein de
motos sont garées devant l’escalier qui monte au porche. Tu essaies de te faufiler entre
les Harley mais t’as intérêt à ne pas en accrocher une, les Hells-Angels assis
aux tables du bistrot de l’autre côté de la placette t’ont à l’œil. Finalement,
tu renonces, tu t’achètes un petit jambon fumé que tu mangeras à la maison, tu
rentres chez toi.
Sur la route qui longe la rivière, tu les vois arriver dans ton rétroviseur, tu te planques sur le côté pour les laisser passer. Ils te font un signe du pied pour te dire merci, toi t'as plutôt envie de leur faire un signe du doigt.
Sur la route qui longe la rivière, tu les vois arriver dans ton rétroviseur, tu te planques sur le côté pour les laisser passer. Ils te font un signe du pied pour te dire merci, toi t'as plutôt envie de leur faire un signe du doigt.