Rendez-vous chez le gastro-entérologue à 8h30 ce matin. Le
jour et l’heure ont été fixés il y a déjà un bon bout de temps. Je dois être à
jeun. Je suis là un peu avant l’heure. Il y a déjà deux dames devant moi. On
attend.
Les minutes passent, puis les quarts d’heure, les (im)patients
s’additionnent dans la salle d’attente, le docteur n’est toujours pas là. Au
bout de 45 minutes, son assistante vient nous dire qu’il est en retard. Ah
bon ? On n’avait rien remarqué. Je calcule vite dans ma tête, au mieux je
passerai dans une bonne heure. Mais ce n’est pas grave, hein, le temps s'écoule tellement vite dans une petite salle sans fenêtre, surbondée et surchauffée et
où l’on a à se partager en lecture quelques « Femmes d’Aujourd’hui »
- disons d’Hier, et même de l’An passé.
Et puis, quel plaisir de feuilleter un 23 décembre avant le
réveillon de Noël quelques « Délices » de l’été, jolis et colorés cahiers
de recettes proposant « 46 salades gorgées de soleil » et autant de
plats pour « faire le plein d’énergie ».
Pour oublier l’aiguille de l’horloge et son lancinant tic
tac, je tapote sur mon iPhone, mais je n’arrive pas à me concentrer sur les
news et encore moins sur les tweets et statuts Facebook. Comment, en effet, ne
pas être totalement envahi par la radio qui « berdelle », avec ces
animateurs-humoristes qui ne font rire personne et ces jeux téléphoniques
auxquels ne participent que les rares idiots qui ne connaissent pas les
réponses et qui gloussent comme des dindes de Noël à l’idée de gagner une
entrée à Walibi ou, Graal parmi les Graals, à Disneyland.
Pour nous reposer entre le suspense insoutenable des jeux et
les bêlements de rire du DJ, on nous envoie une pause (moi, j’appellerais ça
une baffe) publicitaire et quelques trémolos lyriques de Céline, Lara, Adèle
ou autre voix puissante et haut perchée. On est sur Bel-Rtl (Bêle-Rtl). Moi, sur mes
nerfs. Je me sentais pourtant bien avant de venir ici. Maintenant, j’ai mal au
ventre.
Merci Mr le Gastro.