The show must go on. Après l’horreur, il faut bien reprendre
le dessus. Ne pas se laisser abattre. Revivre. Ou plutôt continuer à vivre.
J’avais décidé que je n’écrirais rien pendant quelques jours, pas la peine
d’ajouter des mots aux millions de ceux – et combien en trop ! – qui ont déjà
été écrits, prononcés ou éructés à ce sujet.
Mais reprendre le dessus, continuer la vie normale, pour moi
c’est impossible si je ne laisse pas mes doigts courir sur mon clavier. Quand
on écrit un billet quotidien depuis aussi longtemps, c’est une addiction dont
il difficile de se passer. Alors, j’écris et si vous pensez que mes mots sont
superflus, ne les lisez pas, effacez-les.
J’ai donc repris ma petite vie ce dimanche matin dans mon
jardin. Pour quelques besognes sans intérêt. Parmi celles-ci, il restait dans
un coin trois pensées dans des petits pots à replanter depuis deux ou trois
semaines. Je l’ai fait, mais en réfléchissant à mon geste. Repiquer trois
fleurs en début d’hiver, c’est déjà penser au printemps, au renouveau, au beau
temps après les jours glaçants.
Ma première pensée, je l’ai plantée en la dédiant à toutes
les victimes des attentats de ce funeste vendredi 13. C’est la pensée de
l’émotion.
La deuxième pensée, c’est pour mes enfants et petits
enfants. C’est la pensée de la peur. Parce que oui, j’ai peur pour eux, pour
leur avenir, pour leur vie dans monde de plus en plus féroce. Mais comme je
l’ai entendu hier dans un débat politique intéressant et digne sur FR 2,
la peur n’est pas un signe de faiblesse si l’on s’en sert comme catalyseur,
moteur à réactions.
Enfin la troisième pensée est celle de la haine, oui de la
haine envers la haine. Comme le disait dans le débat d’hier soir Jean-Luc
Mélenchon dont je ne partage pas beaucoup d’idées mais que dans ce cas
j’approuve à 100%, il est légitime d’haïr la lâcheté, l’intolérance,
l’obscurantisme de ces assassins.
Oui, il est légitime d’haïr la haine. Et nécessaire de lui
faire la guerre.
J’ai hésité entre mes
deux blogs pour la publication de ce billet : le « gentil »
habituel ou le noir « J’haine » ? Et j’ai opté pour les deux.