mercredi 2 septembre 2015

Lâchez-nous les poches !


Je reprends la route de l’école ce matin avec au programme les délibérations pour les étudiants ayant dû présenter une seconde session d’examens. Tout ce qu’il y a de plus désagréable, selon moi, dans l’activité d’enseignant. Jouer au contrôleur, vérifier des comptes d’apothicaire, sanctionner. Moi ce que j’aime, c’est apprendre à apprendre, échanger, créer. Pas compter. Bref, je ne suis pas de bonne humeur ce matin.
Comme j'ai de l'avance sur mon horaire, je m’arrête à la station d’essence de Thieu pour y acheter un journal et avaler un café et un croissant. Thieu, pour ceux qui l’ignorent, c’est entre La louvière et Mons, une région du pays particulièrement florissante, où le taux de chômage tourne autour des 25% de la population active. Donc dans la cafétéria de la station, on trouve surtout quelques inactifs, quelques voyageurs de commerce et quelques touristes de retour de vacances, c’est la semaine de la rentrée. Donc, de belles cibles à ponctionner. Dont moi-même d’ailleurs qui donne quelques cours en plus de ma retraite et ne restitue qu’un peu plus de 50% sur les trois francs six sous de rémunération plantureuse que me rapportent mes cours. Mais je l’ai déjà écrit, ce n’est pas cela qui me motive. Mais il ne faudrait pas non plus me prendre pour un gogo ni un bénévole naïf.
Alors quand je suis sorti de la buvette et que j’ai vu devant la porte d'entrée la camionnette et les agents de la « Brigade de Contrôle des taxes » de Wallonie, la nouvelle armée lâchée sur nos routes pour vérifier si nous avons bien payé nos taxes de circulation, j’ai râlé : « Mais va-t-on un jour nous lâcher les poches ? Nous foutre la paix ? Arrêter le harcèlement fiscal ? ».
La Wallonie ferait beaucoup mieux de lancer des « escadrilles de contrôle d’impôts » sur les vols (sans jeu de mots) à destination de la Suisse, des îles Caïman, des Bermudes, que sais-je encore ? Là où se retrouvent les vrais, les gros fraudeurs.
Parce que franchement, entre nous, c’est quoi cette provoc sur le tarmac de la station d’essence de Thieu en Hainaut, un des coins les plus pauvres de Belgique ? La semaine du retour au travail, en plus.




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