lundi 29 juin 2020

Canettes de postillons



Je fais le plein de ma voiture à la pompe du village. Quatre braillards d’une trentaine d’années y boivent des canettes de Jupiler, assis épaules contre épaules sur le capot d’une bagnole. Ils trinquent, picolent, rigolent et rotent sans la moindre retenue.
Un 5ème loustic arrive. 
Il entre dans la boutique et en ressort aussitôt les bras chargés de 5 nouvelles bières. Grosses bises claquantes sur les joues ou dans les barbes des potes et distribution des boissons. La mousse et les postillons spitent joyeusement.
Distanciation sanitaire ? Masques ? Gestes barrières ? Kèkcéksa ? Ce n’est pas pour eux, hein !
Je n’ai rien dit, j'aurais dû mais je n'ai pas osé, j'aurais peut-être pris, en plus de leurs gouttelettes, quelques insultes, crachats ou tartes dans mon faciès masqué.
Ce genre de mecs me fait ch... quand je pense aux milliers de papis couillons qui comme moi n’ont toujours pas approché leurs petits-enfants à moins d’un mètre cinquante depuis trois mois. 


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